Ce nouveau numéro du Bulletin de littérature hégélienne montre à quel point la recherche sur Hegel reste diversifiée dans ses objets et ses styles. Les principales langues de recherche – allemand, anglais, italien et français – s’équilibrent, avec une percée bienvenue des travaux en langue portugaise. Mais des tendances lourdes se dessinent aussi, notamment le régime d’évidence dont bénéficient les paradigmes analytiques, et la relative rareté des mises en contexte intellectuel de l’œuvre hégélienne. Par ailleurs, les travaux thématiques sont dominés par les recherches sur la logique, le droit et l’esprit absolu avec, au moins cette année, un relatif désintérêt pour la nature et l’esprit subjectif.

On voudra bien que ce bulletin soit dédié à l’un de ses anciens contributeurs, Thomas Posch, philosophe et physicien autrichien, qu’une longue maladie a emporté au printemps 2019. Thomas Posch était un savant rigoureux et une âme sensible. L’auteur de ces lignes peut témoigner de son exceptionnelle générosité intellectuelle. Dans ses travaux philosophiques, qui portèrent notamment sur la philosophie de la physique de Hegel, il avait montré comment c’est en prenant la mesure de l’information scientifique dont dispose Hegel qu’on perçoit l’originalité de ses décisions philosophiques.